Alexandre est chef de projet digital ; il conçoit des projets informatiques grand public et
les gère avec plusieurs équipes. Il est apprécié et reconnu pour ses compétences. C'est
un salarié exigeant.
Un jour, il se plaint du trop haut niveau d'exigence qu'il subit. Il a été entre-temps
plusieurs fois en arrêt de travail.
Il rencontre alors à la DRH la responsable mobilité, lui fait part de son inconfort et
formule le souhait de quitter son poste, argumentant qu'il a moins d'énergie, avec cette
impression qu'il ne va pas tenir longtemps. Il ne sait toutefois par préciser s'il a un
projet alternatif en tête.
C'est à ce moment que notre Cabinet le prend en charge.
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Ce qu'il nous dit :
"J'ai perdu le goût et le sens de mon métier, j'ai des difficultés à composer dans et avec le
temps et je ne perçois plus ma contribution dans le projet que je conduis." Il a en fait
peur de ne pas "être à la hauteur" lors des réunions d'étape qu'il a à organiser et à
orchestrer et c'est pour lui une source de peur prégnante.
Ses tentatives de solution :
- Il cherche à contrôler cette peur et met en place pour ce faire des actions
"parfaites" ; il se veut rappelons-le irréprochable. Il s'engage de plus en plus dans
son projet, contrôle son comportement de crainte d'être jugé faillible.
- Il va éviter le soutien que ses collègues et sa hiérarchie proposent de lui apporter;
il va porter "ce fardeau" seul
- Et pour être parfait par lui-même, il va mettre en place la stratégie suivante :
préparer les réunions, être en interation avec les équipes, ce qui le connecte à
une peur effroyable même s'il ne le formule pas de cette manière.
Chaque fois qu'il rentre dans l'action, il se redonne l'illusion qu'il peut être parfait par lui
même et, bien sûr, à chaque fois il se confronte à la réalité de ses limites.
Il s'épuise dans cette boucle, se perd, ne voit plus sa contribution au projet, enchaîne
néanmoins les projets et se rend compte qu'il doit renoncer.
Les stratégies que nous avons mises en place
- Nous nous sommes attachés tout d'abord à recadrer son perfectionnisme en nous
appuyant sur l'image de quelqu'un qui essaie d'aller à la nage toucher l'horizon
(quête impossible).
- Nous avons ensuite travaillé sur un mode paradoxal. Le piège dans lequel se
trouve Alexandre est celui d'une peur très forte de s'effondrer mais sans qu'il ne
soit jamais allé toucher ce que l'on appelle "la demi-heure du pire"qui permet de
découvrir que ses fantômes peuvent être moins terrifiants si on les regarde en
face. Cette action permet de requalifier la situation qui au lieu de se transformer
en panique se transforme en courage.
- Donner un sens à ce qu'il vit en l'amenant à faire un peu moins pour se satisfaire
mais un peu plus pour prendre de petits risques relationnels.
- Lui faire découvrir par des actions ses centres d'intérêt.
Aujourd'hui, Alexandre dit que tous ses symptômes d'angoisse ont disparu :
"j'appréhende mais j'observe que ma peur s'apaise". Il réussit à se réguler.
Il sait faire la différence entre parfait et perfectible. Il s'est recadré.
Il ne sait pas en revanche s'il va poursuivre dans ce métier mais il accepte de prendre du
temps pour y repenser calmement.
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