Dans le passé n'existait qu’une analyse linéaire des phénomènes où on expliquait le monde comme un ensemble d’éléments autonomes et isolés. Dans cet ancien monde, une cause provoquait un effet. Les nouvelles théories de compréhension du monde et de la réalité, les recherches scientifiques, enfantent la pensée systémique.
TOUT EST SYSTÈME
La thérapie systémique est fondée sur des travaux de G. Bateson (1904-1980). Ses travaux ont été conceptualisés et systématisés dans les années 1950 par P. Watzlawick et ses collaborateurs du MRI (Mental Research Institute) comme J. Weakland, D.J.Donald,V. Satir, J.Haley, R. Fisch.. Cette approche observe un individu globalement, à la fois dans sa singularité et dans sa complexité et en interaction. L’individu fait toujours partie intégrante de plusieurs systèmes (professionnel, familial, amical, social, culturel...). D’après « la théorie générale des systèmes « le système présente une unité des éléments qui s'influencent ensemble. A l’intérieur d'un système, chaque modification d’un élément déclenche une modification de tous les autres (Von Bertalanffy K.L.1973). Chaque personne agit sur le système et elle est régie par les systèmes dans lesquels elle vit. Dans toutes les relations existe une circularité des informations, une rétroaction.
LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE SYSTÈMES
La structure d'un système est réglée explicitement et implicitement et, à l’intérieur, une autorégulation maintient l’équilibre du système. Chaque changement, même petit, agit sur le système entier et menace son équilibre, comme illustré par « l'effet papillon ». Le battement d'ailes d'un papillon d'un côté de la terre peut entraîner une tornade de l'autre côté de la terre (Lorenz, 1972).
Les systèmes sont caractérisés par les principes suivants :
a) La totalité (un élément change, c’est l’ensemble du système qui change)
b) La non-sommativité (un système ne se réduit pas à la somme des éléments qui le composent)
c) L'équifinalité (un même effet peut avoir des causes différentes)
d) L’homéostasie (équilibre) et l’autorégulation (le système s’auto-équilibre)
UNE LOGIQUE DE COMMUNICATION
La théorie de la communication est à l'origine de la pensée systémique et interactionnelle de G. Bateson et de l’École de Palo Alto. Le Mental Research Institute (MRI) était un incubateur de recherches interactionnelles et systématiques. Des scientifiques d’obédiences différentes ont travaillé de concert afin d'étudier et observer la communication et ses principes. En 1967 P. Watzlawick, J. H. Beavin, et D. D. Jackson publient « Pragmatics of Human Communication. A Study of Interactional Patterns, Pathologies and Paradoxes » (1967) expliquant le rôle crucial des formes du langage et de la communication et leurs influences sur les comportements.
« L’impossibilité de ne pas communiquer »
La communication est aussi non verbale, gestuelle, comportementale. Ne rien faire implique une communication, un message. Dans une thérapie, le thérapeute n'est pas neutre, il est engagé, il influence la relation…
« Niveaux de la communication : contenu et relation »
Chaque message porte des informations, un contenu et aboutit à une relation. L'interprétation des messages reçus est décodée personnellement, et elle dépend des expériences, de la vision de la réalité de chaque personne. La relation est la manière d'entendre un message et d'adapter un comportement. C'est une méta-communication. Lors d'un accompagnement, le thérapeute doit soigner sa communication, écouter activement, vérifier s’il a bien compris sans projection.
« Ponctuation de la séquence des faits »
La ponctuation structure les comportements mutuels dans la boucle interactionnelle. Le feed-back fait partie intégrante d'interaction. La communication est circulaire. Dans une thérapie, le thérapeute influence forcément les comportements et les réactions de son client.
« Interaction symétrique et complémentaire »
Les interactions sociales sont symétriques quand les personnes se comportent comme égales. Dans les interactions complémentaires, les personnes acceptent soit une position haute d’autorité, soit une position basse.
LES APPORTS ESSENTIELS THÉORIQUES DE L'ÉCOLE DE PALO ALTO
Elle est née grâce aux travaux de G. Bateson dans les années 1950 en Californie. C'est un courant de pensée d’où vient la thérapie familiale systémique et les thérapies brèves. Les chercheurs qui ont participé à ces travaux sont nombreux : Gregory Bateson, Donald D. Jackson, John Weakland, Jay Haley, Richard Fisch, Paul Watzlawick, Virginia Satir... Ils sont influencés par la cybernétique (étude de la dynamique des systèmes) et par l’approche thérapeutique de Milton Erickson. Ils se sont centrés sur l’étude de la communication et les interactions et régulations au sein d’une famille, mais aussi sur la notion de la communication paradoxale.
L’HERITAGE THEORIQUE DE MILTON H. ERICKSON
Milton Erickson est connu pour son apport et la transformation de l'hypnose thérapeutique. Il repense l'approche de l'hypnose (la définition de l’inconscient, son langage, le processus de la dissociation, stratégies d’intervention...) et propose un accompagnement relationnel, incitant des ressources inconscientes avec des stratégies permissives, en utilisant les métaphores, le langage d’influence, les analogies, s'appuyant sur des apprentissages...). Pour Erickson, il ne faut pas essayer de contraindre l'être humain à modifier sa manière de penser ; il est judicieux de créer des conditions dans lesquelles l'individu modifiera spontanément sa manière de penser et d'agir (Zeig, 1985). Son travail était toujours « sur mesure » car chaque personne est unique. Sa thérapie est créative, très empirique et, chaque fois, il crée de nouvelles méthodes. Le plus important est de bien observer son patient. Erickson a redéfini l'inconscient comme un réservoir de ressources à qui on doit faire de la place. L'hypnose est selon lui une manière d'utiliser des apprentissages inconscientes (Rosen S. 1952). L'hypnose de M. Erickson est une théorie et une pratique qui met l'homme au centre de ses préoccupations, où la singularité éclos d’une relation vivante. Elle s'emploie comme l’outil thérapeutique privilégié. « Erickson est toujours prudent lorsqu'il suggère ou ajoute quoi que ce soit de nouveau à son patient : il essaiera plutôt, de préférence, de l'aider à utiliser et développer de façon créative ce qu'il possède déjà en lui » (Erickson, Rossi, p. 33). Il a beaucoup inspiré la thérapie systémique et stratégique.
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LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU CENTRE DE THÉRAPIE STRATÉGIQUE D'ARREZO
L’école de Palo Alto continue d'évoluer et, en 1987, Giorgio Nardone et Paul Watzlawick créent « Le Centre de thérapie stratégique d’Arezzo » une institution de recherche, de psychothérapie et de formation. Son objectif est de faire avancer le modèle de thérapie brève afin d'obtenir de meilleurs résultats d'efficacité et d'efficience. L’approche de Giorgio Nardone consiste à mettre en parallèle des théories scientifiques (neurosciences) et une pratique clinique expérimentale. Il utilise « le Diagnostic Opératoire Systémique et Stratégique » (DOSS) pour comprendre la logique du patient et ses capacités de transformation. Il obtient des changements importants dès la première séance, Les troubles sont abordés à partir du système de perception-réaction. Ces approches sont non normatives, non stigmatisantes et non pathologisantes, fondées sur la pensée du constructivisme de la réalité et basées sur la manière dont un problème fonctionne et persiste dans le présent. Chaque personne construit sa réalité. Ses expériences de vie sont le résultat des liens et interactions avec lui-même, avec les autres et avec l'environnement. La pragmatique des changements gravite autour de solutions relationnelles. L'intervention est brève, efficace et durable et elle est co-créée (le thérapeute et le client). Nardone explique sa stratégie : « S'il y a peu de choses nouvelles (profondes) à dire aux patients, il y a pourtant de nouvelles (profondes) manières de dire au patient ce qu'il a besoin d'entendre » (Nardone, Watzlawick, 1997, p. 143 ). L'objectif est d’amener le client à ressentir différemment avant de comprendre intellectuellement, créant une « expérience émotionnelle correctrice ». Le terme vient de Franz Alexander, c'est le moment où les changements deviennent incontournables. Le centre de thérapie stratégique d'Arezzo est un laboratoire de techniques et de pratiques et il est fondé sur :
1) Les réducteurs de complexité représentés par les tentatives de solution. Face à un problème, la personne cherche une solution logique et la répète encore et encore. Le problème persiste et favorise la redondance des tentatives de solution dans une boucle réactionnelle qui aggrave le problème. Dès que l'on arrête ces tentatives, on résout le problème.
2) Les interventions stratégiques – comme penser globalement et agir localement grâce au questionnement de la grille stratégique, utilisation du dialogue stratégique, du langage de la persuasion, les recadrages, les prescriptions des tâches et l’auto-ajustement grâce au feed-back. Ces interventions thérapeutiques se sont révélées efficaces concernant l’anorexie, la boulimie, les addictions, les phobies et certains troubles psychotiques. Nardone aime dire que nous, les êtres humains, disposons d'une grande compétence pour nous compliquer la vie, qu'ensuite nous souffrons, mais que tout cela n'est pas indispensable. (Nardone 1999).
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FORMATIONS À L’APPROCHE SYSTÉMIQUE ET STRATÉGIQUE & FORMATION À L'HYPNOSE
Formation systémique généraliste
DU en Clinique de la Relation avec l'Université Paris 8
Mastère Clinique avec spécialisation en psychopathologie avec le CTS du Pr Nardone
Formation Coach Systémique
Formation Systémique en management de la relation avec l'Université de Grenoble
Formation Hypnose Ericksonienne en ligne
